Ombre

Pour avoir cesser d'être tout à coup,
Ami, amant, même père, devenu fou.
A t'aimer belle ou éventrée,
Froide à jamais ou de soleil maculée,
J'erre dans un morne éden,
Mon âme aux mains de sombres démons
Fuit son sein, le coeur de mes veines,
Agonise en cet ultime abandon.

Une horde d'effusion en moi
Et l'illusion d'être hors d'émoi.
Hors de moi, de ma peine, ombre,
Hanté, exhorté, mes gestes amares
Attachent, lassent à mon corps
Nos belles amours décapitées.

C'est simplement là où l'éventré de soi-même à l'éventré de l'autre commence à comprendre qu'avant d'être éventré il faut avoir été né ; et pour avoir été : il faut avoir aimé.
Avoir aimé dites-vous, lecteur assouvi d'inassouvie conscience?
Ne serait-ce que mon subconscient qui délire l'hors du temps?
Laisses-moi l'instant du réveil pour constater que le rêve est un reflet de larme.....nourrice poétique.

*

Rien que pour me faire écrire ce que je viens d'écrire j'aime ton clair de muse.
esotcelt